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Quand l'amateur et le connaisseur se rencontrent

Le professeur d'histoire Bernard Chaput et le sculpteur Armand Vaillancourt agissent comme commissaires invités d'une exposition d'œuvres tirées de la collection de l'UdeS à la Galerie d'art

Bernard Chaput et Armand Vaillancourt, photographiés dans la réserve d'œuvres d'art de la Galerie d'art, ont sélectionné quelque 55 œuvres choisies parmi les 1431 pièces de la collection de l'Université.
Bernard Chaput et Armand Vaillancourt, photographiés dans la réserve d'œuvres d'art de la Galerie d'art, ont sélectionné quelque 55 œuvres choisies parmi les 1431 pièces de la collection de l'Université.
Photo : François Lafrance

12 juin 2008

Robin Renaud

Les deux hommes ne se connaissaient pas personnellement, mais la magie a opéré lors de leur première rencontre. À l'invitation de la Galerie d'art du Centre culturel, le sculpteur Armand Vaillancourt et l'historien Bernard Chaput ont été réunis pour réaliser une exposition en sélectionnant des oeuvres d'art de la collection de l'Université de Sherbrooke. L'exposition qu'ils ont montée est la première d'une série qui s'intitule La collection de l'Université de Sherbrooke vue par…

«Cette formule originale permet à nos invités de porter un regard sur la collection d'œuvres d'art de l'Université de Sherbrooke riche de 1431 œuvres d'art contemporain», explique Suzanne Pressé, coordonnatrice aux expositions de la Galerie d'art.

«Le couple idéal»

De leur côté, les deux commissaires invités ont été ravis par l'expérience. «J'ai bien apprécié ma rencontre avec Monsieur Bernard (Chaput), dit Armand Vaillancourt. C'est un homme généreux, avec qui on s'entend bien et qui avait un bon raisonnement. Pour le mandat, je crois qu'on formait le couple idéal!» Le sculpteur salue également le professionnalisme et la rigueur «précise comme une horloge» de la coordonnatrice Suzanne Pressé.

Bernard Chaput ne pensait pas jouer un rôle aussi crucial dans le projet. «Au départ, je devais simplement agir comme parrain de l'exposition. Cependant, lors de notre première rencontre, Armand Vaillancourt et moi, ça a cliqué entre nous, si bien qu'il a insisté pour qu'on choisisse les oeuvres ensemble. Moi, j'y allais avec la sensibilité et le regard d'un amateur, mais lui pouvait décoder tout le travail et la démarche qu'il y avait derrière les œuvres. C'était fascinant d'avoir le point de vue d'un connaisseur», raconte-t-il.

Au dela du mandat qui leur était confié, le professeur Chaput se considère comme privilégié d'avoir pu côtoyer Armand Vaillancourt, un homme «droit comme un chêne, qui même à 79 ans garde une fraîcheur que bien des adolescents pourraient lui envier. Un homme qui a une capacité d'émerveillement d'une part, et une capacité d'indignation et des convictions fortes d'autre part».

Armand Vaillancourt et Bernard Chaput ont donc eu toute liberté dans le choix des œuvres de la collection. Ils ont sélectionné plus de 55 œuvres montrant l'envergure de la collection de l'Université de Sherbrooke et la diversité des préoccupations des artistes contemporains. Mais ce travail s'est fait en deux étapes, dit Armand Vaillancourt. «Je suis venu à Sherbrooke une première fois en avril pour voir la collection, mais je souhaitais prendre du recul et mûrir le choix des œuvres. Monsieur Bernard et moi avons donc convenu d'un deuxième rendez-vous quelque temps plus tard, et c'est seulement à ce moment qu'on a fait le choix final.»

Le choix de toutes les œuvres a été appuyé par les deux hommes, sauf une exception. «Armand Vaillancourt n'était pas d'accord avec l'une des œuvres que j'avais choisies, dit Bernard Chaput. J'ai dû insister et dire «celle-là, on la prend». C'était une de ses œuvres à lui!» Armand Vaillancourt confirme l'anecdote, et surtout, le malaise qu'il a ressenti : «C'est impossible pour un artiste de juger l'une de ses propres œuvres. C'est comme quand on se regarde soi-même sur une photo, c'est rare qu'on se trouve beau. On voit seulement les défauts. Quand je suis tombé sur mon œuvre, j'étais frustré à l'os; j'ai fait un pas de recul et je ne voulais pas en entendre parler.» Finalement, cette peinture fait bel et bien partie de l'exposition, tout comme trois remarquables sculptures en voie d'acquisition par l'Université de Sherbrooke.

Riche collection

Cette œuvre sans titre de l'artiste Kitty Bruneau peinte en 1974 compte parmi celles qui font partie de l'exposition présentée jusqu'au 24 août.
Cette œuvre sans titre de l'artiste Kitty Bruneau peinte en 1974 compte parmi celles qui font partie de l'exposition présentée jusqu'au 24 août.
Collection : Université de Sherbrooke

«Cette exposition est une belle façon de partir à la découverte du patrimoine artistique que construit notre jeune université», dit Suzanne Pressé. Parmi les œuvres qui seront présentées, on trouve des pièces d'artistes réputés tels Jean-Paul Riopelle, Serge Lemoyne, Claude Tousignant, Edmund Alleyn, David Moore, Guido Molinari et Monique Voyer. De plus, la Galerie d'art de l'Université est l'une des plus modernes et des mieux équipées du Québec.

Le vernissage-bénéfice de cette exposition se tiendra le 12 juin à 17 h. Les billets au coût de 35 $ (20 $ pour les étudiants) sont en vente à la billetterie du Centre culturel ou au 819 820-1000. Armand Vaillancourt a offert une sérigraphie qui sera tirée au sort lors du vernissage. L'exposition La collection de l'Université de Sherbrooke vue par Armand Vaillancourt et Bernard Chaput est présentée à la Galerie d'art du Centre culturel jusqu'au 24 août. L'accès est libre dès le 13 juin.